Les débuts de l’histoire de Copán restent très mystérieux, bien que les archéologues pensent qu’il y a eu une occupation humaine du site dès le XII ème siècle avant J.C.. Nous n’avons de premières traces archéologiques qu’à partir de l’ année 159 après J.C., mais, même après cette date de nombreuses traces archéologiques ne peuvent être validées. En effet, on ne peut pas écarter qu’elles fassent parti du domaine de la mythologie. C’est donc plus d’un millénaire de l’histoire de Copán qui reste pour le moment perdu dans les abîmes de l’histoire. Toutefois, grâce à ce que l’on a retrouvé en étudiant à la fois l’Autel Q, érigé durant le règne de Yax Pasai pour asseoir son pouvoir, l’Escalier Hiéroglyphique érigé en l’honneur d’un des rois de Copàn, ainsi que plusieurs tombes royales, on peut réellement commencer à retracer l’histoire de Copán de façon claire, à partir de l’arrivée au pouvoir de K’inich Yax K’uk’ Mo’- fondateur d’une longue dynastie – en 426 après J.C.

L’ascension de Copán

Le premier enseignement à tirer du règne de K’inich Yax K’uk’ Mo’, est que les liens sont évidents entre le fondateur de la dynastie et Teotihuacán, une autre grande cité maya. Pour cause, plusieurs indices archéologiques ont étés retrouvés. Le premier est une représentation de K’inich Yax K’uk Mo’ avec des «yeux cerclés» et un bouclier rectangulaire à la manière de Teotihuacán, ceci montre qu’il y avait une interaction entre les deux citées. Second indice, la découverte d’un récipient tripode, c’est à dire à trois pieds, qui est bien connu des archéologues sous le nom de «Dazzler». Sur ce récipient est dessiné un temple archéologiquement bâtit selon la méthode du talud-tablero, qui est typique des constructions de Teotihuacàn. Le talud-tablero se compose de profil, d’un mur oblique, le talud (talus, en espagnol), surmonté d’un panneau vertical encadré d’une corniche en saillie, le tablero (planche, en espagnol). Cette façon de construire les temples a également été retrouvée à Tikal, situé à 303 kilomètres au nord de la ville actuelle de Guatemala. Ceci montre que le phénomène d’interaction entre les cités n’est pas unique au V ème siècle. Mais la nature de ces liens reste cependant sujette à débat. En effet, les grandes cités étant toutes autonomes, il n’ y avait pas, comme on le sait déjà, de pouvoir centralisé dans le monde Maya. Il est donc difficile d’évaluer précisément le degré d’influence que pouvait avoir Teotihuacan sur Copán et Tikal. Il pouvait n’être que culturel et aucunement politique.

L’ âge d’or de Copàn

Conformément à l’idéologie qui commence à se répandre dans les cités mayas dès la fin de l’Époque préclassique (la période allant de 2500 avant J.C. jusqu’à 200 ou 300 après J.C. , selon les différents archéologues ) Copàn fonctionne à l’Époque classique (de 200 ou 300 après J.C. à 900 après J.C.) comme une « cité-théâtre » d’après plusieurs sources concordantes. Les rois de Copán étaient bien des k’uhul ajaw – divins seigneurs -, médiateurs entre le monde humain et les puissances surnaturelles. Comme dans les autres « cités-théâtre », de grands monuments n’ont cessé d’y être construits pour assoir le pouvoir des rois. A Copán, le règne des k’uhul ajaw, dura du début du règne de K’inich Yax K’uk Mo’ en 426 après J.C. donc, jusqu’à environ 822 après J.C.. Néanmoins, il faut attendre le VIIIème siècle, donc les années 700 après J.C., pour que Copán devienne l’une des plus puissantes cités mayas. Cette période, l’âge d’or de la cité, correspond au règne de Imix K’awiil et de son fils Waxaklajuun Ub’aah K’awiil. Sous leur règne, le commerce se développe et les temples prolifèrent. Une importante population vient se regrouper autour de la ville. Elle était attirée par sa prospérité. Pour les Mayas celle-ci était due aux grandes fêtes rituelles organisées par le roi autour d’auto-sacrifices et de sacrifices humains. Les auto-sacrifices consistaient principalement à sacrifier une partie de son corps à une divinité, par extraction de sang en particulier.

La mort de Waxaklajuun Ub’aah K’awiil : Un vrai tournant

L’âge d’or de Copan prit fin brutalement, lorsque Waxaklajuun Ub’aah K’awiil fut capturé et sacrifié par K’ak’ Tiliw Chan Yopaat. Ce dernier était le roi de Quiriquá, un « satellite » de Copan qui revendiqua son indépendance en 738 après J.C.. L’histoire de Quiriguá débuta véritablement en 426 après J.C., avec l’intronisation de son premier souverain, dont le nom maya est inconnu. Cette intronisation fût faite sous l’égide du premier grand roi de Copan Yax k’uk’ Mo’. Entre 426 et 724 après J.C. Quiriguá semble avoir toujours été un satellite de Copán. Mais en cette année 724, un nouveau roi, K’ak Tiliw Chan Yoaat, est intronisé comme habituellement sous la supervision du treizième souverain de Copán, Waxaklajuun Ub’aah K’awiil. Mais peu après l’intronisation, les deux hommes vont rapidement se brouiller car K’ak Tiliw Chan Yoaat a des projets d’indépendance pour Quiriqua. Une vision que ne partage évidemment pas Waxaklajuun Ub’aah K’awiil. En 738, sans doute avec l’appui de Calakmul une autre ancienne et puissante citée maya, K’ak Tiliw Chan Yoaat réussit à s’emparer du roi de Copán et le fait décapiter.